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Aux origines de l'Abbaye

(1925-1949)

Aux origines de l’Abbaye

(XIe s.)

A l’origine de l’abbaye, il y a l’église primitive de la citadelle, construite vers 1030. Il s’agit d’une collégiale châtelaine. Le terme « collégiale » désigne une église desservie par un collège (= ensemble) d’hommes pieux, ici il s’agit de chanoines. Elle est dite « châtelaine », car les chanoines sont au service du seigneur local. Lancelin Ier règne alors en maître sur le castrum, soumettant les chanoines à une tutelle laïque capricieuse.

Mais vers 1100, le vent de la réforme grégorienne souffle dans le val de Loire grâce à l’évêque de Chartres, Yves ! Celui-ci entre en contact avec le seigneur Raoul de Beaugency afin de préparer un concile visant à réconcilier le roi de France Philippe avec L’Église. C’est le 1er concile de Beaugency ; il se tient dans la collégiale en 1104. Pourquoi choisir Beaugency pour un tel concile ? Le seigneur de Beaugency appartient à la maison de Blois, fief de la couronne de France. La collégiale de Beaugency offre donc un territoire relativement neutre qui, tout en étant lié à la couronne de France, jouit d’une réelle autonomie.

La construction de l’abbaye boostée par la réforme de l’Eglise

(1104)

L’influence réformiste d’Yves de Chartres ne s’arrête pas au concile. Entre 1104 et 1108, Raoul construit l’abbaye pour offrir aux chanoines un espace autonome et calme, propice au recueillement1a. De séculiers, les chanoines deviennent réguliers. En effet, entre leurs nouveaux murs, ils mènent une vie régulière, c’est-à-dire régie par une règle de vie. Ils n’en poursuivent pas moins les activités pastorales hors de leurs murs : paroisse St-Firmin, Hôtel Dieu, léproserie. L’obéissance à une règle implique également qu’ils ne soient plus directement sous l’autorité du seigneur local, mais sous celle d’un abbé, d’où le terme « abbaye ». C’est ainsi que la collégiale devient abbatiale, c’est-à-dire église d’une abbaye.
En 1140, les finances vont bien et Raoul transforme l’église qui devient la vaste abbatiale romane que nous contemplons aujourd’hui, à quelques modifications près. En l’absence de documents écrits, c’est l’étude stylistique qui a permis de distinguer deux campagnes de construction :

  1. le chevet, le transept non saillant et les bas-côtés ;
  2. la nef et la façade occidentale.

 

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